Europe et Asie centrale

En 2011, lors de l’opération Unified Protector conduite par l’OTAN, la Türkiye a évacué et soigné les personnes gravement blessées dans les villes assiégées de Misrata et Benghazi. Les blessés ont été pris en charge à bord d’un navire turque et, une fois débarqués dans le port turc de Çeşme, ils ont été transférés vers des centres médicaux pour recevoir des soins supplémentaires.
Entre 1999 et 2009, l’Albanie a entrepris d’enlever toutes les mines qui avaient été posées le long de ses frontières pendant le conflit au Kosovo [1]. Bien qu’elle n’ait pas directement pris part aux hostilités, l’Albanie a pris des mesures conformes à la Convention d’Ottawa [2] pour déminer la totalité de son territoire dans un délai de dix ans. Avec l’assistance de la communauté internationale, l’Albanie a pu à rétablir la sécurité dans les régions polluées par les mines.
Le 29 octobre et le 14 novembre 2020, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, dans le cadre d’un accord signé entre les deux pays, ont facilité le retour et le transfert des dépouilles mortelles à la suite du conflit du Haut-Karabakh. Le soutien et la médiation d’autres États et d’organisations telles que le CICR et l’OSCE ont pu contribuer à garantir que le DIH soit respecté.
En 2016, 35 ans après la fin de la guerre dans les îles Falkland, l’Argentine et le Royaume-Uni ont signé un Plan de projet humanitaire (PPH), dans le cadre duquel le CICR, en tant qu’intermédiaire neutre, s’est vu confier la tâche d’entreprendre des opérations forensiques visant à identifier les dépouilles mortelles des soldats. Ce respect mutuel des dispositions du DIH est peut-être en partie dû au retour à la paix en Argentine.
Depuis la fin des années 1990, avec l’assistance de la Commission internationale pour les personnes disparues (ICMP) et celle d’autres organisations, la Bosnie-Herzégovine a développé des moyens pour faire face à la question des personnes disparues. Elle a ainsi procédé à l’identification de plus de 27 000 personnes portées disparues depuis la guerre de Bosnie-Herzégovine. La persévérance des bosniaques pour que leurs proches soient retrouvés et identifiés et la volonté de parvenir à une entente régionale, sont autant de facteurs qui, parmi d’autres, ont pu contribuer au respect du DIH.
Différentes mesures ont été mises en place en Croatie afin de rechercher les personnes qui avaient été portées disparues pendant le conflit armé de 1991 à 1995, en ex-Yougoslavie. Ceci a conduit à des résultats concrets pour un certain nombre de disparitions : de nombreuses dépouilles de personnes décédées ont été retrouvées et identifiées. Les familles des personnes disparues et la société civile ont joué un rôle essentiel pour résoudre ces affaires de disparition. Toutes ces initiatives – qui s’inscrivent dans le respect du DIH – ont pu contribuer à surmonter certains des traumatismes causés par la guerre.
En 2007, les Pays-Bas ont adopté une nouvelle loi afin de mettre en œuvre le Premier Protocole à la Convention de la Haye de 1954 et ont par la suite restitué quatre icônes à Chypre en 2013. L’exercice de pressions politiques et le fait que Chypre ait intenté une action en justice (et peut-être également, l’histoire nationale des Pays-Bas, elle-même marquée par le pillage du patrimoine culturel lors de conflits passés) sont autant d’éléments qui semblent avoir incité au respect du DIH.
En 1995, le PKK a changé d’approche dans son discours, en reconnaissant l’importance du droit international humanitaire et des principes humanitaires. Ses règles internes relatives à la conduite des hostilités ont été publiées en 2011. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par un certain nombre d’États.